Voila, comme on avait un sujet sur le reggae et qu'il a ete perdu, j'ai fait mumuse pendant ma pause de midi:
Le reggae est une musique née dans les années 60, influence a la fois par le ska et le dancehall, et l’histoire récente et le climat politique en Jamaïque. Il est le plus souvent considère comme la musique du mouvement rastafari.
Dans le reggae, il ne faut pas trop essayer de dissocier les aspects religieux et politiques, comme ils sont très étroitement lies. Par exemple, quand Max Romeo chante « I’m gonna put on an iron shirt / and chase the devil out of Earth », ce sont des paroles rasta militantes certes, mais ça parle aussi d’un rival politique. En tout cas ce n’est pas le genre de choses a chantonner légèrement en faisant son ménage : panafricanisme, paroles parabibliques, etc. Il faut dire que le rastafari est une religion très jeune, et que leur messie Haile Selassie est arrive en 1930 et a règne jusqu'à 1974, donc c’est un peu normal que ça soit une religion très militante.
Le reggae a eu une influence énorme sur la musique populaire, a la fois dans le rap et le funk, et dans le punk. John Peel a été un des premiers a passer du reggae a la radio, et ça a eu une influence énorme sur le punk Britannique. On sait bien que Paul Simonon est un énorme amateur de reggae, mais ça va bien plus loin que ça, c’est une des composantes principales du punk Britannique, avec la soul également ; d’ailleurs, Shane MacGowan est un énorme fan des deux styles. Et bien sur, on connaît tres bien la basse tres dub de Jah Wobble au sein de Public Image Ltd. Il y a également une influence reggae sur le punk hardcore Américain (encore une fois, c’est évident chez les Bad Brains, mais l’influence se sent aussi dans le rythme hardcore en général, qui est a la base un rythme reggae très énerve, et on reconnaît aussi des parties du style de vie rasta dans l’hygiène de vie de Minor Threat par exemple, même si les éléments religieux n’y sont pas). Ce n’est pas tout : d’après Thurston Moore, le nom Sonic Youth vient de Fred « Sonic » Smith et l’artiste reggae Big Youth. Rythme syncopes, ferveur militante, basses profondes, et pianos désaccordes abandonnes par les colons, : il y a la de quoi fasciner en effet.
Bon, comme je ne m’y connais pas des masses, je vais juste conseiller les quelques albums que je connais bien :
Lee Scratch Perry & The Upsetters – Super Ape
On ne presente plus le legendaire Scratch Perry, le parrain du dub, inspire par le bruit des pierres qu’il jetait dans un lagon pres de chez lui quand il etait gosse (il parait). Super Ape est une excellente introduction au reggae, pas grand-chose d’autre a dire.
Junior Murvin – Police & Thieves
On connait bien la chanson titre, reprise par The Clash. Le reste de l’album est tout aussi excellent.
Big Youth – Screaming Target
Il s’agit surtout de remixes de chansons populaires Jamaicaines, avec toasts de Big Youth par-dessus et cris dechirants. Une excellent introduction au reggae egalement.
The Congos – Heart of the Congos
Paroles bibliques qui debordent ou bien de rage ou bien de ferveur rastafarienne, voir des deux, et musique degoulinante de soleil, de jolies melodies, et d’harmonies vocales. Un album tout simplement monumental, produit par Scratch Perry.
Max Romeo & The Upsetters – War Ina Babylon
Max Romeo est peut-etre l’artiste reggae qui a eu la plus grande influence sur le punk Britannique. Il faut signaler la production de Scratch Perry (encore), la belle voix de M. Romeo, et les paroles tres directes qui s’addressent a des rivaux politiques ou des personnes de son entourage. Norman The Gambler par exemple existait en vrai. Une sorte de Fela Kuti Jamaicain, avec moins d’aggression et plus de sarcasme, on sent vraiment qu’il assene ses chansons. Mais ca n’en est pas moins des jolies chansons tres melodiques et agreables a ecouter.
Burning Spear – Marcus Garvey’s Ghost
Marcus Garvey a fait figure de prophete pour le mouvement rastafari : journaliste, fondateur de la Universal Negro Improvement Association (dont a fait partie Malcolm X), une des grandes figures du panafricanisme et de l’afrocentrisme. Donner son nom a un album etait un geste militant a une epoque ou le reggae commencait a se depolitiser. Le mixe original a ete perdu (juge trop violent pour le marche international), mais il reste cette version dub, ou on sent entre autre une nette influence Afrobeat.
Linton Kwesi Johnson – Forces of Victory
L’album le plus connu du poète Londonien d’origine Jamaïcaine. On y retrouve des descriptions de la situation des Noirs a Londres a l’époque des Suss Laws, quand deux personnes qui discutaient au coin d’une rue dans certains quartiers pouvaient se faire arrêter par la police. LKJ est également excellent guitariste, et il a une diction parfaite, ce qui fait que cet album est hautement recommande.
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