voilà un copier/coller d'un de mes articles pour
www.parano.be (oui bah oui.. c'est long.) - enjoy.
Katie-Jane Garside & Crispin Gray. Le début d'une histoire un peu naïve avec leur premier projet, Daisy Chainsaw. Puis l'accomplissement d'une oeuvre un peu folle avec Queen Adreena, le point qui nous intéresse - enfin, "qui m'intéresse" pour le moment plutôt - aujourd'hui. L'origine de leur nom vient d'une dominatrix SM dont Katie-Jane - la leadeuse-junkie-trash-sex-insane donc - aurait rêvé à l'époque de Daisy Chainsaw. [Oui, je blablate aujourd'hui, qu'on me pardonne.]
Mais je me sens un peu dans la me*de là. Comment pourrais-je qualifier ce groupe, sans user du fameux mot cliché et manicchéen "groupe INQUALIFIABLE car, Ô, si extraordinaire". Non madame, non monsieur, je ne tomberai pas dans cet aspect de la facilité mal maîtrisée. Enfin, pas maintenant. C'est pourquoi, j'utiliserai plusieurs termes:
Sensualité. Douceur. Violence. Puerilité. Provocation. Désinvolture. Trashitude. Sexualité. Anti-conformisme visuel. Et surtout, anti-conformisme musical.
Je développe: Katie-Jane Garside, cette petite femme-enfant frêle et titubante, t'explose littéralement à la gueule à chaque éclat de voix. Oui, elle là, la môme coiffée d'une serpillière et enveloppée dans quelques haillons traîtres et souillés, dévoilant un sein ou les deux [inexistants au passage] avec un peu de chance.
Puis elle t'allume de sa voix de pute au sommet de la gloire, une voix tantôt caressante, sexuelle, chuchotante, évocatrice, tantôt hurlante, jouissante, suppliante et rocailleuse. Rocailleuse. Une pute qui aurait traversé les excès, les remontants, les abus de clopes et consorts. Une écorchée vivante, une brûlée vive, un fantôme intemporel. En bref, une entité fascinante dont on doute parfois de l'appartenance au peuple humain.
À ses côtés, un homme [ou pas ?], Crispin Gray, co-compositeur, se déchaîne dans l'ombre de la mystérieuse KJ, agrippé à son manche [vos pensées révèlent votre finesse, Messieurs], à ses cordes et à son apparence, sur laquelle, il faut le dire, il joue beaucoup. Maquillage soigné, coiffure fashion et costume négligé sont de la partie. Un étrange contraste entre la chanteuse et le guitariste, qui fascine et choque, à l'image de leur musique.
Q U E E N - A D R E E N A
Taxidermy [2000]
Drink Me [2002]
The Butcher & the Butterfly [2005]
Live At the ICA [2005]
[S i d e - p r o j e c t s & a n t é c é d e n t s]
D A I S Y - C H A I N S A W (premier combo du duo)
Love Sick Pleasure - EP [1991]
Pink Flower - EP [1992]
Hope Your Dreams Come True - EP [1992]
Eleventeen [1992]
For They Know Not What They Do [1994]
You're Gruesome - EP [1995]
D I Z Z Y - Q - V I P E R (side-project de Crispin Gray)
Dizzy Q Viper [1996]
V A P I D - D O L L Y (side-project de Crispin Gray, bis)
The Queen of Pseudo Psychos [1997]
M A P L E B E E (actuel formation de la soeur de Mademoiselle Garside, avant-dernière bassiste en ligne)
Chasing Eva [2005]
K A T I E - J A N E - G A R S I D E (side-project solo)
Lalleshwari / Glasswilderness [2005]
R U B Y - T H R O A T (side-project de KJ et James Sutton, énième bassiste)
A Spy In The House Of Thieves [bientôt]
T H E - D O G B O N E S (side-project de Crispin Gray et de la dernière bassiste de QA en date)
Mais tout ceci n'a que peu d'importance et ne sera utile qu'aux plus studieux d'entre vous. Car aujourd'hui, ce sont les albums de Queen Adreena qui font l'objet de ma subtile (rires) analyse.
Taxidermy, le premier nouvel album de notre binôme - alors assisté par divers membres peu influents dont on se fout (je m'en fous en tout cas, pour les grincheux et les handicapés, direction
www.google.com) - est fort attendu au sein de la scène alternative. En effet, après quelques années de silence, Katie-Jane est à nouveau en activité. Et l'éruption ne saurait tarder. En effet, Taxidermy fait ses preuves. Du Daisy Chainsaw haut-de-gamme. Un enfer sexuel et paradoxalement, un véritable purgatoire. Un journal intime sale et glauque à l'intérieur duquel Katie-Jane bave et gribouille, à la recherche vaine et acharnée de la délivrance.. ou de la rédemption. Elle nous l'ouvre sans gêne, à sa page la plus obscène pour nous laisser nous imiscer en elle. On ne sait pas vraiment ce que l'on fait. Où l'on est. Un album intemporel, flottant dans l'espace, entre deux mondes, entre deux personnalités. Un album enchevêtré de mille et un sons, propre - ou pas - de mille facettes. Mais ce n'est pas le meilleur..
Puis, enfin, Drink Me. L'album qui révèle la maturité du groupe, l'album qui nous dit "le prochain ne pourra pas être meilleur, c'est la fin... *larmes*". La suite nous dira "hey, mec, tu t'es trompé" mais ceci est une autre histoire.
Drink Me, c'est le côté abrasif, le côté enfantin, le côté angélico-démoniaque, le côté sexe, le côté grouillant, le côté taré. Drink Me, c'est l'album qui te donne envie d'être le lapin de la pub Duracell et de faire l'amour à tout le monde en même temps. Drink Me, c'est le sens qui te met la rage au ventre et qui envoie tes poings contre les murs. Drink Me peut te faire hurler et jouir. Drink Me est un médoc. Drink Me est hallucinogène. Drink Me te retourne et te botte le cul.
Cet album, bruitiste et sentimental à la fois, est une expérience psychiatrique.
Queen Adreena réapparait l'an passé, après trois impatientes années d'absence. "The Butcher & the Butterfly" marque-t-il le début d'un nouveau cycle ? Euh, non, pourquoi ?
Ouais, The Butcher & the Butterfly est en parfaite continuité avec son prédecesseur. Je n'oserais dire qu'il est moins bon, je n'oserais dire qu'il est meilleur, je n'oserais dire que je suis prudente quant à son rang. Cet album apporte en nouveauté ce sentiment de danger, cette limite interdite qui est perpétuellement titillée, frôlée, juste pour se faire peur, pour la montée d'adrénaline, pour le pouls qui s'accélère, pour le hurlements des sirènes d'alerte, pour la mort satirique qui se profile parfois. Le son, toujours aussi enfantin, allumeur, trash, sexuel et ardent, souligné par la basse ronronnante de la soeur de KJ, est ponctué parfois de quelques interludes acoustiques, histoire de décontracter ses muscles, desserrer ses dents, ses poings.
Ce nouvel opus nous prouve que l'animalité de Gray & Garside est toujours bien là et que ces gens-là sont de véritables obsédés. Des monomaniaques. Ou des dingues.
Katie-Jane Garside est une des ces rares femmes dont les mecs disent: "cette nana a des putains de couilles et des tripes orifères".
http://www.katiejanegarside.com/
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http://www.myspace.com/katiejanegarside
http://www.myspace.com/queenadreenafrance
http://www.myspace.com/katiejanegarsiderubythroat
http://www.myspace.com/thedogbonesuk
http://www.mcm.net/musique/ficheartiste/8814/#clip [quelques extraits + un morceau live aux Trans' de Rennes]