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"Aneurysm", choix judicieux en ouverture, est assez bon, malgré un Cobain en assez petite voix. Très vite, Cobain semble particulièrement mal luné, blasé, en tout cas très statique, le moindre de ses mouvements semble forcé. Le contraste avec les concerts de fin 91 est saisissant, et on ne peut que croire Kurt qui affirmait en 92 ne plus prendre autant de plaisir sur scène qu'un an auparavant ! Comme je l'ai déja écrit ailleurs, c'est aussi un concert où il se distingue en chantant souvent faux : on a rarement entendu un refrain de "Stay Away" aussi poussif ("Pay To Play" le 05/02/90 vient à l'esprit).

Pendant ce temps, Grohl et Novoselic assurent efficacement, ces deux là forment une rythmique redoutable rarement prise en défaut ; Ils tiennent une fois de plus la baraque, mais l'affaire est mécanique. Sans le charisme de leur chanteur, comment pourraient-ils sauver le show ? Surtout en trio ! "Sliver", assez mal engagé, se casse la gueule vers la fin (annonçant déjà les versions sud-américaines de 93), pas plus d'étincelle sur "School" (où Cobain commence le riff trop près de son ampli) ou "In Bloom".

Petit à petit, le concert se révèle un poil embarrassant pour qui sait de quoi Nirvana est capable. Au début de "Scoff", Cobain agite son bras droit, agacé, dans un geste pour signifier aux autres de speeder, d'enchaîner plus rapidement, un des rares exemples de communication ce soir là ! Après l' avertissement habituel avant "Polly" ("ne tapez pas dans vos mains, ou alors vraiment doucement") et une courte jam amusante de "Walk This Way" d'Aerosmith ("vous tapez vraiment des mains sur n'importe quoi, les mecs!"-Krist) déboule "Lithium" qui, plutôt bien démarré semble à deux doigts de se désagréger. Au deuxième couplet, sans les regarder, Cobain fait signe aux autres d'accélerer le tempo, ce dont ils ne tiennent pas compte. Le deuxième refrain sort des rails, la faute à Kurt, et au dernier couplet, c'est encore lui qui se retourne vers eux, les mains sur les hanches."Ambiance", disais-je...