Résumé du concert:

Un concert d'une grande brutalité. Le groupe est à l'évidence dans un état d'ébriété avancé (Dave dit merci à...l'alcool), et il suffit d'écouter la "performance", ou plutôt la contre-performance de Krist à la basse ce soir là pour l'imaginer en train de tituber : il n'a jamais aussi mal joué ! Sa corde de mi est totalement out sur "Rape Me", il s'acharne à jouer "Come as You Are" une demi-case là où il devrait, comme s'il ne s'en rendait même pas compte, etc.

On se doutait bien, en visionnant le documentaire "The Year That Punk Broke" que cette tournée d'été avait été celle de tous les excès. Le penchant pour la bouteille de Krist en cette fin d'année 91 est également bien documenté. La preuve en sons...
Pour couronner le tout, l'enregistrement pro de ce concert (réalisé par une radio allemande mais diffusé bien après la fin du groupe) a probablement la balance la plus extrême jamais entendue sur un enregistrement de Nirvana : pas mal de voix, pas mal de batterie, un niveau de guitare standard au départ, puis elle disparaît presque totalement du spectre, et beaucoup, BEAUCOUP de basse. Du jamais entendu, on se croirait contre la scène, juste devant l'ampli de Krist. Expérience plaisante pour le fan, mais sûrement pas assez propre pour une diffusion radio, d'où l'archivage de la bande pendant quelques années. Cette captation est aussi émaillée de coupures plus ou moins importantes. Après la mort de Cobain et le statut mythique de Nirvana, les paramètres n'étaient plus les mêmes, et sa diffusion était logique et prévisible. Les deux sources audience, elles, ont une balance plus équilibrée.

Un mauvais concert, donc ? Que nenni ! Le 08/27/91 est une date exceptionnelle. Le groupe se lâche totalement - après tout, ils ne faisaient que la première partie - et délivre une performance très punk, très rêche. Non contents de livrer une poignée de titres à paraître quelques jours plus tard sur leur deuxième album, ils jouent aussi deux inédits qui paraîtront...deux ans plus tard sur "In Utero" ("Rape Me" et "Pennyroyal Tea", à ce stade très peu testés sur scène). Et dire que personne dans la salle ne se rendait compte du moment historique !

Le show débute par un grandiose "Something In The Way" électrique, avec un Cobain très braillard (une constante lors de ce concert) qui s'enchaîne à merveille avec "Negative Creep". "Polly" a une fin électrique, Grohl se décidant à marteler ses fûts sur le dernier refrain ; Cobain active la distorsion au tout dernier accord. Les versions primaires de "Rape Me" et "Pennyroyal Tea" valent évidemment le coup d'oreille (vu l'état d'éponge ambulante de Krist ce soir là, était-ce bien raisonnable de jouer ces nouveautés ? Hi hi hi). Le set s'achève sur un roboratif "Floyd The Barber" enchaîné à "Endless Nameless" (c'est comme si le groupe avait répété ces enchaînements tant ils sonnent bien, et pourtant...!), très bon, avec tout le monde à la ramasse, à contretemps à un moment (un peu à la "Big Cheese", version 10/25/90 à Leeds). Un très bon concert, recommandé aux vrais fans (les amateurs de concerts "lisses" risquant d'être horrifiés).


Informations, extraits audio et notations:

Setlist
Something In The way - Negative Creep - Been A Son - Blew - Polly - Rape Me - Pennyroyal Tea - School - Smells Like Teen Spirit - In Bloom - Come As You Are - Floyd The Barber - Endless, Nameless

Setlist 10/10 Une setlist unique, avec énormément de nouveautés pour l'époque, et qui fonctionne à merveille...Mais que demande le peuple ?

Performance 9/10 ...pour qui saura apprécier la puissance de feu du concert en oubliant les imperfections.

Enthousiasme 8/10 le public semble dedans, et apprécier. Un détail m'intrigue : on entend un type brailler "who do you think you are?" ("vous vous prenez pour qui?") juste avant "Been A Son". Je ne comprends pas ce qu'il dit après, ce serait intéressant de comparer les autres sources pour voir si on l'entend mieux.

Audio 9/10 pour le soundboard et les deux audience.

Vidéo /

Note Trade: 5/10


Redacteur:

Dummytree