07/15/1989 Green Street Station, Jamaica Plain, MA |
Résumé du concert:
En voici un idéal pour rire entre amis... A ce stade de sa carrière, Nirvana termine sa première tournée américaine dans des conditions on ne peut plus précaires. L'album "Bleach", bien qu'enregistré, n'est pas encore sorti (et un mauvais réseau de distribution en empêchera une diffusion correcte au départ). Le groupe est donc inconnu à ce stade, et, sans rien avoir à promouvoir, il n'est pas étonnant de les voir jouer devant des salles souvent vides. Les enregistrements live de cette période témoignent d'un groupe qui cherche ses marques, en plein apprentissage de la scène. Nirvana deviendra un groupe nettement plus impressionnant à partir de la tournée européenne à l'automne 89. De plus, Jason Everman à la deuxième guitare n'apporte pas grand chose au groupe (c'est rien de le dire), si ce n'est un peu plus d'épaisseur dans le son et...des poses ridicules de métalleux de base.
Pour le meilleur et pour le pire, ce concert est UNIQUE. Car après s'être présenté avec un quelque peu gonflé "nous sommes les représentants officiels de la scène Sub Pop de Seattle", Kurt explique que d'habitude il "joue de la guitare, mais qu' (il) l'a cassée la nuit précédente" ("sur ma tête" ajoute Everman qui allait effectivement se faire lourder peu après) : Kurt n'est donc que chanteur, exceptionnellement, comme en témoignent les clichés pris ce soir là, et qui montrent un Cobain un peu gauche, dans un trip "je me sens tout nu sans ma guitare, je fais quoi de mes bras, et je me roule par terre, c'est bon?". L'écoute du concert le montre assez impliqué dans le chant ; là où le bât blesse, c'est au niveau instrumental : la section rythmique est mollassonne, parfois à l'ouest, et le jeu d'Everman en dessous de tout. Démarré par un "School" bien mou, le concert s'annonce plutôt mal. D'ailleurs, dès le milieu du premier couplet (et jusqu'au deuxième refrain), la guitare de Jason est complètement absente, puis on se rend compte que guitare et basse ne sont pas très bien accordés.
Le volume est trop faible dans la salle et le public (ainsi que le groupe) réclame plus de son à plusieurs reprises au cours du concert (d'ailleurs, ce concert a été enregistré avec un appareil à micro incorporé, du genre qui sature facilement si c'est trop fort...Là, le son est bon et pas saturé, il y a juste un limiteur qui fait que le son baisse parfois, bref, passons).
"Floyd The Barber" s'avère un des meilleurs morceaux de la soirée, mais tout est relatif, c'est surtout un des moins pires, un peu timide, un des seuls qui soit un minimum carré. Surtout comparé à la pièce se résitstance qui s'annonce, un des moments Rire et Chansons du concert...le groupe s'égare plus que de raison sur un 'Love Buzz' grotesque, hilarant, lancé par un son guttural de Kurt entre le "yeah" rock n' roll et le rot. Jason attaque les gros power-chords du début sans en jouer les fioritures (il ne sait sûrement pas les jouer puisque d'habitude Kurt s'en charge), Kurt attaque le chant alors qu'Everman entame le motif "orientalisant" du riff, brouhaha, le décalage se poursuit tout au long du morceau et le groupe décide, sagement, d'abréger.
"About A Girl" suit, entamé par Everman sur cet effet clair qu'il a, comme étouffé. La basse est toujours fausse par rapport à la guitare (aucun réaccordage depuis le premier morceau déjà un peu faux), mais le trio doit s'en foutre. Everman ne joue pas le solo, pourtant tout simple (ça aurait pris 2 minutes de l'apprendre avant le show) et se contente juste d'appuyer sur sa pédale de distorsion pour marquer ce passage. Vu les circonstances et certains autres morceaux du concert, la version est relativement honnête.Idem pour "Spank Thru" qui suit, puis beau planton rythmique sur "Big Cheese" (à cause d'un solo raccourci sans prévenir) et "Polly", certainement le morceau le plus raté de tous les concerts de Nirvana, hop, palme d'or. La chanson sort de ses rails progressivement : d'abord, Kurt entonne le dernier couplet en lieu et place du deuxième, puis une panne de micro surgit ("check!") et Kurt - troublé par ça?- attaque le dernier couplet alors que les autres sont toujours en plein dans le refrain, ils essayent de se rattraper, mais Kurt reste en décalage, reprenant le refrain quand le groupe, lui, en est au toujours couplet, contretemps énorme etc...Puis un aveu : "on l'a un peu merdée!" dixit Kurt, "on adore ça" ajoute Everman. Quelle lucidité...
"Negative Creep" déboule, bourrin, que le jeu d'Everman tire plus du côté du speed metal, et enfin après un remerciement, Kurt conseille de public de "revenir (les) voir quand (il) aura une guitare, ce sera peut être différent...plus fort...mieux". Pour finir, un petit "Blew" pas exceptionnel, au solo certes différent de d'habitude (et pour cause puisque une fois de plus, c'est Cobain qui le joue habituellement). Ce concert est un document historique pour les fans purs et durs qui voudront forcément entendre un concert de Nirvana sans la guitare de Cobain. Mais il n'apporte rien à la gloire du groupe, tant on a souvent l'impression d'entendre un petit groupe amateur à la fête de la musique...Informations, extraits audio et notations:
Set List School - Floyd The Barber - Love Buzz - Dive - Polly - Big Cheese - Spank Thru - Scoff - About A Girl - Mr. Moustache - Paper Cuts - Negative Creep - BlewSet List: 8.5/10 Dommage que ce concert soit si spécial, car avec des titres comme 'Mr. Moustache' et 'Paper Cuts' qui ne sont pas courant, le concert aurait pû être terrible. Performance: 2/10 Excécrable, immonde, ou tout simplement hiralante c'est selon. Quoiqu'il en soit, ce concert est le pire de la carrière du groupe (qui se dit "putain de fatigué" avant "Blew"). Enthousiasme: 8/10 Le public ne prète pas vraiment attention aux problèmes et est bien présent.A remarquer, quand même, cette fille qui apostrophe Kurt sur ses cheveux au début du show... Audio: 7/10 Une source audience honorable, sans réel plus, ça reste correcte. Video: / Note trade: 10/10 Redacteur: Dummytree (notation Notari Guillaume)
Cette page a �t� modifi�e le : 10/12/2024 10:59:10
|
|