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Nevermind

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Après un premier album, Bleach enregistré chez Sub Pop, au succès timide mais néanmoins plutôt salué par la presse, et, de toute évidence, tourné vers un public de club, Nirvana veut voir plus loin et s'engage chez Geffen, une major, au côté d'un autre grand groupe qu'ils connaissent parfaitement, Sonic Youth. Armé de titres plus ou moins nouveaux (on se souvient que 'Polly', 'Lithium', 'In Bloom' ou 'Breed' côtoyaient déjà les chansons de Bleach en tournée), Nirvana embarque au Sound City Studios en Californie afin d'y enregistrer son premier grand album, cette fois-ci sous la tutelle de Butch Vig, producteur underground (le groupe l'a embauché suite à sa prod de Die Kreuzen, il deviendra ensuite LE producteur, Sonic Youth, Smashing Pumpkins...) et futur batteur de Garbage, et avec qui le groupe avait déjà travaillé par le passé lors d'une session en avril 90 au Smart Studio.

Non sans aller dans les détails des conditions d'enregistrement, préférant vous diriger vers le DVD 'Nevermind Classic Album' (Chronique à venir), celui-ci fut effectué en un peu moins de 3 semaines, à raison de 8/10 heures par jour. Rappelons au passage que Bleach fût bouclé en quelques jours sous plusieurs sessions.

Major oblige, le groupe verra donc ses morceaux mixés et sur-mixés après coup (par Andy Wallace), dénaturant completement ce son brut et crade qui avait fait de Nirvana un groupe de punk-rock tourné vers un public d'adultes composé, entre autres, de fêtards. Le son de "Nevermind" sera très régulièrement pompé par une grande partie de l'alternative rock US. Cependant, on ne peut pas reprocher à Nevermind d'avoir donné au groupe la faculté d'exploiter au maximum ses nouveaux morceaux plus mélodiques, de proposer grâce à ce mixage si accentué, des volumes et profondeurs que le son de 'Bleach' n'aurait pas pu retranscrire. Ainsi, 'Come As You Are' grâce à sa chorus dominante nous transporte de ça et là, tout comme les déluges de distortions surperposés de 'Lithium' nous inonde durant les refrains ou encore les variations gauche / droite du solo de 'Breed' soutenue par des dispersions de la voix de Cobain durant les refrains. Les frappes de Grohl, qui nous livre là sa premiere participation à un album de Nirvana, donnent enfin au groupe cette maturité qui lui manquait sur 'Bleach', avec des frappes aussi puissantes que mélodieuses. Maturité que l'ont retrouve également à travers les différentes techniques utilisées, le groupe n'hésitant pas à utiliser du violoncelle (sublime sur Something In The Way), des choeurs ('In Bloom') ou encore un format acoustique ('Polly'). De même que les morceaux se retrouvent globalement beaucoup plus mélodiques que sur le premier album du groupe, ce qu' 'About A Girl' nous avait laissait entrevoir. C'est ainsi que Cobain montre d'avantage de sentiments personnels à travers ses chansons, tel que 'Drain You', ou 'Lounge Act', toutes deux attribués, au niveau inspiration, à Tobi Vail, ancienne petite amie de Kurt dont la relation demeura houleuse ('Aneurysm lui aurait également été dédiée). Bref, Nirvana marque musicalement une très nette évolution.

Mais c'est véritablement grâce à des chansons qui seront par la suite des tubes désormais planétaire que le groupe va faire la différence et se démarquer de ses concurrents de l'époque (Pearl Jam, Alice In Chains...).

'Teen Spirit', morceau ouvant l'album, démarre en puissance, après un riff qui imprimera à jamais son empreinte dans l'histoire du rock autant qu'il lui empreinte (Boston, Pixies, Blue Oyster Cult). Des couplets calmes, et des refrains explosifs, ajoutons à cela un solo pour le moins touchant et le tube inévitable etait né. Enfin oui, même si les premières versions de 'Teen Spirit' en Avril 91 étaient encore loin du compte. Il est à penser que le mixage y est pour beaucoup. Un titre qui sera proclamé hymne pour tous les jeunes désabusés du monde plaçant ainsi, et sans lui demander son avis, Cobain en tant que martyre. 5 minutes de chanson qui malheureusement, seront l'une des principales causes de la perte du groupe. Il est également à noter qu'aujourd'hui encore, Nirvana est trop souvent résumé à ce seul titre. Un véritable comble lorsqu'on connaît le patrimoine musicale que Cobain (et le groupe) nous à laissé à travers 3 albums, des tas de démos, des B-sides...et certainement beaucoup d'autres chansons inédites malheureusement gardées dans les tiroirs poussiéreux de Geffen. Pour les fans detracteurs de 'Teen Spirit', il faut se rendre à l'évidence, cette chanson mérite amplement ce statut de tube légendaire et ses prestations lives devaient être de véritables feux d'artifice.

'In Bloom', déjà enregistrée en studio avec Sub Pop en Avril 90 avec un certain Butch Vig aux commandes, flatte dès les premières secondes l'oreille. C'est sans compter sur un refrain facilement assimilable, et aux paroles qu'on se met naturellement à fredonner qu' 'In Bloom' tire sa force. Beaucoup plus puissante et rythmée que la version Sup Pop, plus calme. C'est aussi l'un des premiers morceaux du groupe à introduire des choeurs.
Dans un autre style, plus morose, 'Come As You Are' joue la carte de la douceur et de la mélancolie. Un Cobain à la voix pratiquement blasée (faculté qu'il sait manier à la perfection). Une mélodie basique d'ailleurs empreintée au groupe Killing Joke et son morceau Eighties (lesquels tenteront un procès à Nirvana qu'ils abandonneront par la suite) mais que la chorus transforme, lui conferant cette profondeur qui nous transporte. Un solo simple mais suffisant pour concorder parfaitement au reste du morceau.
'Breed' a parcouru bien du chemin depuis ses premieres prestations lives, et atteint ici son paroxysme grâce au génie et à la puissance de frappe de Sir Grohl, dominateur d'un bout à l'autre de la chanson.La voix de Cobain, doublée sur le refrain, est particulièrement prenante.

'Lithium' est ce qu'on pourrait appeler la simplicité incarnée. Encore une fois, il n'est pas nécessaire d'user d'artifices en tout genre, de solos techniques, et de paroles dignes d'un grand poète. De simples cris bien placés, des accords simples et accrocheurs-même si harmoniquement cette suite d'accords est assez étrange- ainsi qu' une structure différente de la plupart des titres du groupe et le tour est joué. Une intro fantastique (sans doute l'une des meilleurs du groupe) à l'image du morceau traîné en longeur mais se renouvelant chaque fois. 'Lithium' fera un carnage lors de chaque prestation live après la sortie de Nevermind.
'Polly' semble enfin avoir trouvé un compromis à la guitare sèche, elle qui fût passée à toutes les sauces durant la carrière du groupe, tantôt électrique, tantôt acoustique, avec ou sans distorsion, ou tout simplement soutenue par du cello. Elle marque sur Nevermind une séparation entre la première et seconde partie d'album (la dernière chanson de la face 1 en cassette ou vinyle).

Unique participation de Krist au chant sur un titre de Nirvana, 'Territorial Pissings' est le défouloir par excellence. Nerveux, avec une ligne de batterie frénétique et un chant plus crié qu'autre chose, cette chanson concluera très souvent les concerts de Nirvana durant la période Nevermind, lors qu' 'Endless,Nameless' ne s'en charge pas.
'Drain You' reste l'un des titres les plus génials de l'album, notamment grace à son pont, spécial mais absolument terrible sur scène, et qui montre que le groupe est aussi parfaitement en accord lorsqu'il s'agit de coordination (faculté que l'ont s'en rend compte réellement en live). Un titre terriblement bien huilé et aux paroles charmantes et poétiques.

Les derniers titres de l'album sont souvent trop sous-estimés. Il faut dire qu'après les 5 premiers tubes, la tension retombe forcément. Cependant, 'Lounge Act' reste un bijou à part entière. Dôté d'une intro à la basse bien grasse et mélodieuse, 'Lounge Act' est un de ces morceaux au deux visages. Son finish tout enragé nous rappelle 'Sliver', elle aussi commence par une intro à la basse, et, elle aussi monte crescendo pour finir en apothéose. Un titre peu joué en live malheureusement, mais qui reprendra une place de choix sur la tournée européenne d' In Utero.

Une intro à la manière de 'Breed', une chanson speed toute comme cette dernière, et voici 'Stay Away'. Un morceau au couplet spécial. Une chanson sympathique mais difficile à cerner. La 'Been A Son' de Nevermind.
'On A Plain' est un cocktail de bonne humeur qui ne laissera pas indiférent, une de ces chansons agréables à écouter qui donne la pêche.

Beaucoup plus calme, et aussi plus sombre, 'Something In The Way' nous compte l'époque pour le moins dramatique où Cobain, à la rue, dormait sous un pont. Une annecdote à prendre avec recul lorsqu'on connait Cobain et son talent à exagérer quelques peu les choses. Reste néanmoins un morceau sublime et touchant, qui atteindra ses lettres de noblesse lors de son passage acoustique au MTV Unplugged.
Il faut attendre 20 minutes pour voir arriver le morceau caché de l'album, 'Endless,Nameless', véritable 'chose' à cheval entre une chanson et un défouloir. Pourtant elle jouït de passages impressionnants où le groupe semble maitriser ce semblant de foutoir. Intense et parfaite en conclusion, 'Endless,Nameless' ne sera jamais la même lors de chaque prestation sur scène.
Vous l'aurez compris, cet album aussi culte que sa pochette mérite ce statut d'album le plus marquant de ces 15 dernieres années, ecartant sans même promotion tout ses concurants d'époque et qui est aujourd'hui encore l'inspiration premiere de bon nombre de groupe.

Les fans purs et durs préfèreront ecouter ces chansons en live, où le côté 'sur-mixage' n'est pas présent, laissant simplement place à trois musiciens tout aussi capable d'assurer autant que 5 guitares superposées entre elles.
Pour les autres, 'Nevermind' est l'album à découvrir en premier avant d'écouter le reste. Dans tout les cas, sa qualité reste la même et ce n'est pas pour tout de suite que son successeur arrivera.

Set List
Smells Like Teen Spirit * - In Bloom * - Come As You Are * - Breed * - Lithium * - Polly - Terrotirial Pissings - Drain You * - Lougne Act - Stay Away - On A Plain - Something In The Way - Endless,Nameless *

* Analyse de piste

Les plus

- Des tubes, encore des tubes
- Dave Grohl
- 'Lounge Act', 'Drain You', 'Endless,Nameless'
- Un album plus mûr


Les moins
- Le sur-mixage qui dénature ce véritable son Nirvana
- 'Teen Spirit' trop sur-estimé
- Trop de morceaux sous-estimés sur la fin de l'album
- De toute évidence, meilleur en live



Interêt: 9/10

Redacteur:


Milk

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