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Bleach

Review de l'album:

Que tous ceux qui pensaient encore que Nirvana était arrivé avec Nevermind peuvent pleurer, le groupe avait par le passé sorti un premier album. Deux ans auparavant pour être précis, car c'est en juin 89 que 'Bleach' est distribué à quelques milliers d'exemplaires au Etat-Unis tout d'abord, puis dans le reste du monde par la suite.
On se souvient qu'avant ça, 'Love Buzz', le premier single du groupe extrait du LP, était lui sorti à seulement 1000 copies, toutes signées à la main, et véritable pépite d'or aujourd'hui s'arrachant à plusieurs milliers de dollars sur les sites d'enchères par les collectionneurs.

Mais pour l'heure, Bleach est l'aboutissement de plusieurs démos et chansons mises en boîte plusieurs fois en studio durant l'année 88 au Reciprocal Studio sous la tutelle du producteur de l'époque Jack Endino.
D'ailleurs, Bleach se veut être un composé de plusieurs enregistrements effectués au court de cette année, et non une session à part entière, tel est le cas pour Nevermind ou In Utero. Ainsi, 'Floyd The Barber', 'Paper Cuts' et Downer furent mises sur bande en janvier, 'Love Buzz', 'Big Cheese' en Septembre, et le reste fin Decembre 88, mi- Janvier 89. Ces sessions par intermittence ont pu permettre au groupe de composer la set de l'album avec recul. Car en effet, Nirvana possèdait déjà un large pannel de chansons à cette époque, et beaucoup de celles-ci se retrouveront par la suite sur Incesticide. On peut notamment penser à des titres aussi géniaux qu'inédits, comme 'Blandest', 'Beeswax', 'Big Long Now', 'If You Must', 'Hairspray Queen' ou 'Spank Thru', une des premières véritables chansons de Nirvana.

L'album fût produit pour 600$, financement gentillement avancé par Jason Everman (crédité comme second guitariste mais ne jouant pourtant pas une seule note dessus, puis jamais remboursé par la suite). Quant à la photo illustrant la pochette, elle fut prise par la petite amie de Cobain à l'époque, Tracy Marander, lors du concert du 1er Avril 89 à Olympia.
Une ligne de basse lourde composée de quelques notes en guise d'intro, et Bleach démarre sur 'Blew'. Chanson fantastique et qui pose d'entrée les bases de l'album: sombre et lourd, doté de distortion crade, une batterie timide venue soutenir des riffs accrocheurs. Voilà de quoi est composé Bleach, qui comme son nom l'indique, décrasse les oreilles comme le fait de l'eau de javel. 'Blew' frappe fort, avec un solo étonnant, qui, techniquement, donne une claque à n'importe quel solo du groupe par la suite.Ce morceau est dans l'accordage le plus grave que le groupe ait jamais eu.
Plus pesante encore, 'Floyd The Baber', avec son riff 'coup de marteau', nous montre un groupe synchronisé et capable de trouver de la mélodie même dans ses titres les plus noirs. Dale Crover des Melvins est à la batterie sur ce morceau.

Aussi pop dans sa mélodie que dans sa structure ou son son chant, 'About A Girl', dévoile les prémices d'un Cobain plus raffiné. Une chanson absolument irrésistible, qui fera les beaux jours du groupe, et certainement sujette à fantasme de nombreuses filles.
'School', l'archétype de la simplicité, nous prouve que celle-ci ne réside pas uniquement à travers le nombre d'accords, mais également sur celui des vers. 4 phrases sinon rien. Le morceau n'en reste pas moins l'un des meilleurs de l'album, avec un Cobain royal au chant, notamment sur le dernier refrain, atteignant des sommets dans les aïgues.
Sans grande surprise, 'Love Buzz' nous semble familière, et pour cause, ce fut en effet le premier single du groupe. Rappelons qu'il s'agit d'une reprise des Shocking Blue réadaptée, façon moins orientale, et que sortir en premier single une reprise était plutôt fort osé. Mais le trio réussi avec brio la reconversion et nous livre ce qui pourrait être un des titres majeurs de l'album. Une mélodie lancée à la basse aussitôt rejointe par la guitare et la batterie. Des couplets calmes entre des refrains sans paroles. Une structure très étrange, avec un solo sans réelle mélodie définie. Accrocheur d'un bout à l'autre.
Plus lente, moins rythmée, et surtout plus sombre (ce texte!) Paper Cuts, parsemé de stridences, nous dévoile le Nirvana de ses débuts, se cherchant ça et là. Un titre sans pour autant être désagréable, mais sans doute le moins accessible de tous. A nouveau, Dale Crover est derrière les fûts.

Proclamée véritable star par le public des premieres tournées du groupe, 'Negative Creep' est un gros morceau. Une voix lourde et grave de Cobain, qui décidément semble pouvoir la régler comme une distortion. Un riff ravageur glissé, une batterie frénétique couvrant le tout, et par dessus tout, des cris perçants et percutants de l'outsider Cobain, venu bousculer les grosses pointures de chez Sub Pop que sont Mudhoney et Soundgarden.

'Scoff' et 'Swap Meet' semblent être indissociables. Reposant sur un rythme très semblable, et surtout une atmosphère nettement plus joyeuse que le reste de l'album. Deux chansons très intéressantes à écouter, sans pour autant dévoiler pleinement tout le potentiel de compositeur de Cobain.
'Mr Moustache' est une véritable fusée aux paroles et à la mélodie rapide. La fin particulière freine de manière crescendo la mélodie. On regrette simplement que les performances lives de cette fantastique chanson soient très rares, et l'on en dénombre moins de 5 connues.

Arrive le plus long morceau de l'album, 'Sifting', dont la structure semble avoir été collée bout à bout, ce qui fait d'elle une chanson plutôt étrange. Là encore, son avenir sur scène fut brève avec quelques rares performances.
'Downer' conclut l'album (ou du moins, les rééditions, puisqu'il n'en faisait pas partie au départ) de manière vive puisqu'elle dure moins de 2 minutes. Une chanson plutôt lourde qui ne plaira sans doute pas à tout le monde. On la retrouvera par la suite sur Incesticide, compilation de faces-B et raretés.

Kurt, Krist, et le batteur d'époque, Chad signent là un album au son aussi unique que celui d'In Utero. Lourd et sombre, sans pour autant en possèder cette atmosphère malsaine du dernier album de Nirvana. Un album où la mélodie n'est pas encore le maître mot du groupe,et qui n'est pas complètement ouvert au grand public. Fortement ancré dans les racines punk, et influencé par les groupes entourant Cobain à l'époque (ce son lourd empreinté aux Melvins), Bleach enfonce la porte d'un violent coup de pied, permettant au groupe d'entrer sans intimidation sur la scène Punk Rock de Seatlle. Unique, Bleach reste le meilleur album du groupe au côté d' In Utero, malgré qu'une fois encore, trop peu de gens connaissent, ces même gens qui ne se doute pas que leur manga du même nom qu'ils lisent avec engoument est un franc hommage de l'auteur envers ce chef d'oeuvre et grand classic du Rock indépendant.

Note: les premières éditions de "Bleach" variaient selon le pays (US ou UK) et comprenaient 11 titres : certaines avaient"Love Buzz" et pas "Big Cheese", et pour d'autres, c'était le contraire...Depuis 1992, soit 3/4 des versions que l'on peut trouver,la tracklist est stabilisée sur les même 13 titres, avec donc "Love Buzz", "Big Cheese", et "Downer" quelque soit le pays.


Set List:
Blew - Floyd The Barber - About A Girl - School - Love Buzz - Paper Cuts - Negative Creep - Scoff - Swap Meet - Mr Moustache - Sifting - Big Cheese - Downer

Les plus:
- Un atmosphère et une ambiance crue, sombre et lourde
- Des titres cultes ('About A Girl', 'Negative Creep', 'Love Buzz'...)
- Un album Rock Indépendant enraciné dans l'underground


Les moins
- Un manque de maturité certain
- Mélodie parfois absente
- Plusieurs écoutes pour véritablement l'apprécier


Interêt: 9.5/10


Redacteur:

Milk, ajouts Dummytree

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